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comment bien choisir sa contraception

La Contraception est-elle une Décision si Anodine que ça ?

Sommaire

Non, la contraception n’est jamais une décision anodine. Voilà, c’est dit. Je réponds à cette question dès le début, parce que je pense que c’est très important de le dire. C’est même une décision que je qualifierai de « contre-nature », mais je reviendrai sur ce terme dans l’article. Choisir un contraceptif est une étape importante, pour laquelle nous devons avoir toutes les cartes en main. Que ce soit une contraception hormonale, naturelle, définitive, masculine, féminine, le plus important est de comprendre comment elle fonctionne et quel est son impact sur le corps. Alors, nous pouvons prendre cette décision, pas si anodine, en toute connaissance de cause. Une décision qui va d’ailleurs engendrer une petite lutte intérieure. C’est ce dont je vais te parler ici.

Le corps est programmé pour avoir des enfants

En arrivant sur Terre, l’être humain a deux missions importantes : survivre et se reproduire. C’est le cas pour tous les animaux. Procréer est donc l’une de ses tâches les plus importantes.

Seulement aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de nous reproduire pour garantir la survie de l’espèce. Nous n’avons plus de prédateurs pour réguler le nombre d’êtres humains. La médecine a fait des progrès considérables pour éradiquer un grand nombre de maladies. Bref, nous ne sommes pas en danger d’extinction.

Le « besoin » – à proprement parler – de se reproduire n’existe plus. D’ailleurs, j’ai toujours grandi dans l’idée que j’ai le choix d’avoir des enfants, ou non. Et c’est notamment possible grâce à la contraception.

C’est là que j’entre en conflit avec moi-même : je fais des choix dans ma tête, mais mon corps n’est pas aligné avec ça. Lui, il est toujours programmé pour avoir des enfants.

Cela engendre alors cette petite lutte intérieure, cette décision que j’ai qualifiée de « contre-nature » dans l’introduction. Pourquoi ? Parce que mon corps doit absolument faire un bébé pour préserver l’espèce humaine, mais mon mental me dit que je peux faire autrement.

Cette lutte peut aller dans les 2 sens :

C’est cette deuxième hypothèse que je te propose d’explorer. Si tu peux avoir des enfants, mais que tu ne veux pas, pourquoi la contraception n’est pas anodine ? Comment agit-elle ? Quelles sont les options ? Quels sont leurs effets sur le corps et sur l’esprit ?

Revenons d’abord sur le fonctionnement du cycle pour mieux comprendre.

Comment fonctionne le cycle menstruel sans contraception ?

Les différents cocktails hormonaux que nous vivons pendant le cycle menstruel nous amènent à passer par différentes énergies. Et ces différentes énergies vont elles-mêmes nous aider à nous réaliser.

C’est-à-dire ?

Le cycle menstruel agit comme un gestionnaire de projet interne. Je reprends les 4 phases du cycle menstruel pour mieux t’expliquer :

  • 1ère phase (les règles), je me ressource et me repose, je prends des décisions pour la suite ;
  • 2ème phase (pré-ovulatoire), je mets en œuvre les décisions que j’ai prises ;
  • 3ème phase (l’ovulation), je communique sur ce que j’ai mis en œuvre, j’entretiens le lien avec les gens ;
  • et enfin, 4ème phase (pré-menstruelle), c’est la zone d’audit, je regarde tout ce qui ne me convient pas, pour essayer d’améliorer la situation.

Puis, de nouveau, je vais me poser sur ma planche, prendre du recul et de nouvelles décisions.

Oui, mais ! Même si aujourd’hui j’utilise le cycle pour ma vie quotidienne, à la base, c’est un gestionnaire interne pour un seul projet : se reproduire. Et avec la contraception, on vient pirater le projet de notre cycle.

L’impact de la contraception hormonale sur le corps

La contraception la plus répandue aujourd’hui est la contraception hormonale. La plupart des adolescentes passent par la case pilule. D’ailleurs, si ça t’intéresse d’en savoir plus, j’ai rédigé un article sur ce que fait la pilule sur le cycle menstruel.

La contraception œstro-progestative

Je vais commencer par la contraception œstro-progestative. C’est la plus courante : la pilule classique. Elle contient un mélange d’œstrogènes et de progestatifs, des hormones de synthèse qui imitent celles de notre corps.

Comment agit-elle ? En faisant croire au corps qu’il est enceint. La pilule bloque complètement le cycle avec son mélange hormonal, qui fait croire au corps que l’ovulation est déjà passée.

Ce moyen de contraception maintient alors le corps dans « le tube de la vague » (en prémenstruel) de manière artificielle. Le corps comprend qu’il ne peut plus procréer et se met en pause.

Le problème ? C’est que la chute hormonale – normalement amenée avec les règles – n’arrive jamais. On se retrouve alors coincée dans cette phase de repli, tant que nous gardons cette contraception.

C’est pour cela que l’on peut ressentir :

  • une perte de libido, le corps pense que ce n’est pas le moment de faire des enfants ;
  • une sensation de fatigue, de déprime, voire de dépression, nous voyons beaucoup plus ce qui ne va pas,
  • etc.

Les effets indésirables peuvent être nombreux. Tout comme pour les hormones naturelles, nous réagissons différemment aux hormones de synthèse. Mais ce n’est jamais anodin !

La contraception progestative

Elle concerne le stérilet à hormones ou la pilule micro-dosée. C’est une contraception hormonale qui se prend en continu. Il n’y a pas de période d’arrêt.

Cette fois-ci, il y a deux possibilités :

  • le cycle est bloqué, il se passe la même chose qu’avec une contraception œstro-progestative ;
  • ou bien, l’ovulation a toujours lieu, cela arrive dans 50% des cas.

Il est alors intéressant de traquer son ovulation pour savoir si le cycle perdure. Si c’est le cas, il est tout de même plus discret, en général.

Quelle que soit la contraception hormonale, le corps fait tout ce qu’il peut pour mener à bien sa mission : accueillir une grossesse.

Les avortements sous contraception hormonale

On le constate notamment avec le nombre d’avortements : 70% d’entre eux ont lieu alors qu’il y avait un moyen contraceptif (la plupart du temps hormonal).

Et ce n’est pas la faute de la femme. D’ailleurs, la question n’est pas de savoir qui pointer du doigt. Le corps est plein de ressources et il fera tout pour trouver des stratagèmes et atteindre son but. On comprend alors bien le combat entre le corps et l’esprit. L’un souhaite un bébé et l’autre le refuse.

La contraception hormonale est un blocage fort pour empêcher une grossesse. Mais les méthodes naturelles ne sont pas inoffensives pour autant.

La contraception non hormonale

Ici, même dilemme. Dans les contraceptions non hormonales, et notamment les contraceptions monitorées : le principe est d’observer la période fertile et la période non fertile.

Je t’invite à regarder la conférence de Mélissa Carlier sur la symptothermie lors du Sommet consacré à la contraception.

En principe, lorsque nous nous trouvons en période fertile, avec la contraception naturelle, nous évitons les rapports sexuels. Nous entrons alors en conflit avec :

  • notre tête qui ne veut pas d’enfant,
  • notre corps qui en veut un,
  • et notre libido qui nous pousse à ne pas écouter notre tête !

Tu sais, ce sont ces fameux moments où tu te dis « allez, c’est pas grave si tu n’as pas de capote, on fait l’amour quand même, j’en ai trop envie ».

Avec les méthodes de contraception non-hormonales, nous dépendons de notre lucidité pour éviter la grossesse. Or, cette lucidité peut être altérée par les pics hormonaux de l’ovulation. C’est un équilibre fragile entre l’envie d’écouter son corps et celle de respecter son choix de ne pas vouloir tomber enceinte.

Bien sûr, nous pouvons aussi faire du sexe sans pénétration pour éviter la fécondation. Et c’est tout aussi épanouissant ! Le compte d’orgasme et moi en parle très bien, dans le non-jugement, l’éducation et la bienveillance.

Mais nous sommes tout de même appelées à ça. Puisque c’est le meilleur moment pour se reproduire, le corps a envie d’un rapport sexuel dans le but de tomber enceinte.

Nous allons alors chercher des méthodes barrières, comme les préservatifs, les capes cervicales, etc. Elles vont bloquer physiquement le passage des spermatozoïdes vers l’utérus.

Bien choisir sa contraception avec toutes les cartes en main

Ça fait déjà beaucoup d’informations tout ça. J’espère que tu y vois déjà un peu plus clair. Évidemment, ne vois aucun jugement dans mes propos.

Je ne suis ni pour ni contre la contraception. Ce que je souhaite, c’est t’aider à t’informer pour mieux comprendre et faire ton choix en sachant ce qui est en jeu. La contraception n’est pas une décision anodine.

Choisir de se contracepter, c’est choisir de se mettre en lutte contre une partie de soi. Et c’est tout à fait OK. À condition de le savoir et de le décider par soi-même. Personnellement, j’ai choisi de me diriger vers la contraception féminine définitive (la ligature des trompes). C’est la décision qui me convient, à moi, à ce moment de ma vie.

Ce que je te propose, c’est de prendre un temps, de toi à toi-même pour y réfléchir. Alors, tu peux décider que c’est OK pour toi, que tu accueilles et acceptes ce petit combat intérieur, parce que c’est toi et personne d’autre qui l’a décidé.

Personne n’a à te dire quelle contraception est bonne pour toi. Tu es la seule à le décider.

La contraception est-elle une décision si anodine que ça ?

Non. Ce qui est dommage, c’est d’en avoir fait un acte anodin, alors que c’est loin de l’être. Nous avons le droit de savoir ce qui est en jeu. Nous avons le droit d’avoir un regard critique, de ne pas tout accepter, de changer d’avis. Rien n’est définitif.

Si ta contraception ne te convient pas, si elle te crée des sensations inconfortables ou désagréables, tu n’es JAMAIS obligée de les subir. Prendre le temps de choisir, c’est aussi remettre en question cette normalité de la contraception.

Si ce sujet t’intéresse, je t’invite à regarder le Sommet Kiffe ton cycle consacré à la contraception. Tu y trouveras beaucoup de ressources très précieuses.

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1 réflexion au sujet de « La Contraception est-elle une Décision si Anodine que ça ? »

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