Comment déceler une adénomyose ? Quels sont les symptômes à reconnaître ? Quel est son impact au quotidien ? Comment la soigner ? Je te propose de me suivre le temps d’un article pour y voir plus clair sur le diagnostic de cette pathologie gynécologique.
Les symptômes de l’adénomyose
D’abord, si tu ne sais pas bien ce qu’est l’adénomyose, je te renvoie à mon autre article « Qu’est-ce que l’adénomyose utérine ? » qui t’apportera des réponses.
Rapidement, l’adénomyose est une anomalie gynécologique qui permet aux cellule de l’endomètre (paroi utérine qui tapisse la cavité de l’utérus) de s’infiltrer petit à petit dans le myomètre (muscle utérin).
Il faut savoir qu’une fois sur trois, aucun symptôme d’adénomyose n’est visible. Elle est alors bénigne.
Mais quand elle est symptomatique, voici ce que tu peux observer :
- ménorragies – des règles hémorragiques de plus de 7 jours ;
- métrorragies – des saignements en dehors de la période des règles ;
- dysménorrhées – des douleurs pelviennes liées aux règles abondantes et aux contractions de l’utérus ;
- dyspareunies – des douleurs profondes lors de rapports sexuels ;
- pesanteur pelvienne ;
- difficultés à tomber enceinte ;
- infertilité.
L’âge entre en jeu également, même s’il n’est pas déterminant dans l’apparition de la maladie. Mais on constate qu’elle touche surtout les femmes à partir de 35/40 ans.
Maintenant, comment savoir si tu es concernée ?
Comment diagnostiquer l’adénomyose ?
Un examen clinique est indispensable pour diagnostiquer une adénomyose. Il déterminera sa gravité et son étendue (ainsi que d’éventuelles pathologies associées – endométriose externe ou fibrome).
La méthode la plus courante est le recours à l’imagerie médicale :
- une échographie pelvienne (souvent par voie vaginale) suffit à déceler des signes d’adénomyose tels que des parois utérines asymétriques, une taille importante de l’utérus, etc. ;
- en deuxième recours, une IRM peut aider à confirmer le diagnostic, surtout en cas de suspicion d’endométriose associée.
Selon Endofrance, l’adénomyose est associée à de l’endométriose externe dans 6 à 20 % des cas.
Bien qu’une échographie soit suffisante, une biopsie du muscle utérin (prélèvement – un peu comme le frottis) est parfois réalisée en complément. Elle confirme les symptômes de l’adénomyose de manière définitive.
Mais pourquoi est-ce important de poser ce diagnostic ?
Les impacts de l’adénomyose sur…
La fertilité
Parce que cette maladie n’est pas sans conséquences au quotidien, à commencer par la fertilité. Si tu souhaites avoir un bébé, il se peut qu’elle se mette en travers de ta route.
En effet, l’adénomyose peut perturber l’implantation de l’embryon sur l’endomètre, à cause de l’inflammation. Même s’il y a fécondation, le fœtus n’arrivera pas à rester en place pour se développer.
Elle augmente également le risque de fausses-couches.
De plus, elle est souvent observée chez les personnes infertiles. Alors, même si l’adénomyose ne rend pas stérile à proprement parler, elle va parfois amoindrir les chances de tomber enceinte.
Sur une note plus positive, une étude intéressante (en anglais) a montré que le taux de réussite de FIV chez les femmes atteintes d’adénomyose au sein de cette étude était de 40.5%.
La qualité de vie
Même sans désir d’enfant, les symptômes de l’adénomyose peuvent lourdement impacter ta qualité de vie en général :
- règles abondantes ;
- inconfort dans le bas-ventre ;
- saignements spontanés et gênants en dehors des menstruations ;
- rapports sexuels parfois douloureux…
Bref, je ne te refais pas la liste complète, mais ce n’est pas toujours rigolo.
Le cycle menstruel
Et puis, évidemment, ton cycle menstruel est lui aussi chamboulé.
Bien que beaucoup de questions restent encore sans réponses autour de cette maladie, on pense qu’elle est liée à une surproduction d’œstrogènes de l’endomètre. Ce qui le pousse à prendre ses aises en quelque sorte, et à s’installer chez son voisin le myomètre (où il n’a rien à y faire).
Cette hyperœstrogénie entraîne alors un dérèglement hormonal du cycle menstruel, qui ne trouve plus son équilibre habituel.
Mais heureusement, l’adénomyose n’est pas une fatalité.
Comment soigner l’adénomyose ?
Les traitements seront bien sûr à adapter en fonction de chaque profil.
Voici les solutions qui existent, préservant la fertilité :
- traitement médicamenteux aux progestatifs, qui a pour mission de bloquer l’ovulation, supprimer les règles et atrophier l’endomètre (diminuant ainsi les symptômes de l’adénomyose) ;
- prise d’une contraception hormonale comme le stérilet aux hormones ou la pilule progestative en continu (pour les mêmes raisons que le traitement médicamenteux) ;
- embolisation des artères utérines.
D’autres solutions plus radicales (et plus efficaces) sont possibles, mais elles sont incompatibles avec un désir de grossesse. Elles demandent alors une réflexion plus poussée. Les voici :
- hystéroscopie opératoire pour détruire les zones d’adénomyose et retirer la muqueuse utérine – l’endomètre sain est également supprimé, une grossesse devient donc impossible ;
- l’ablation de l’utérus (hystérectomie).
Ce qu’il faut retenir
Les symptômes de l’adénomyose se rapprochent souvent de ceux de l’endométriose. Mais contrairement à cette dernière, l’adénomyose ne concerne que l’utérus lui-même.
Il n’est toutefois pas rare de constater la présence de ces 2 pathologies en même temps chez une patiente.
Dans tous les cas, l’adénomyose peut s’exprimer différemment et avec une intensité variable selon chaque personne. La seule manière de poser un diagnostic fiable c’est à l’aide d’un examen médical.
Si tu as des doutes pour toi, n’hésite pas à prendre un rendez-vous avec ton ou ta gynécologue.
Les solutions médicales peuvent être accompagnées en parallèle par des modifications de l’hygiène de vie pour aider à mieux vivre avec l’adénomyose.
Si tu ne souhaites pas te retrouver seule avec ton adénomyose, nous proposons le programme en ligne, Kiffe ton Endométriose, qui t’accompagne pendant plusieurs semaines avec toute la communauté Kiffe ton cycle.
Pour un savoir plus, tu également découvrir notre Sommet Endométriose pour explorer les alternatives pour mieux vivre l’endométriose.
