L’adénomyose est une anomalie de la liaison entre la paroi utérine (endomètre) et le muscle utérin (myomètre), permettant le passage de cellules d’endomètre à l’intérieur du myomètre. On parle souvent « d’endométriose interne à l’utérus ». De quoi s’agit-il plus précisément ? Existe-t-il différentes formes d’adénomyose ? Est-ce considéré comme une maladie ? Mais surtout, quels sont les traitements ?
Définition de l’adénomyose utérine
En temps normal, l’endomètre tapisse l’intérieur de la cavité utérine et ne traverse pas la paroi. Dans le cas d’une adénomyose, les cellules de l’endomètre vont réussir à se faufiler et se frayer un chemin à travers le muscle qui l’entoure (myomètre) pour s’y installer.
L’adénomyose utérine peut aller d’une forme bénigne et asymptomatique, à une pathologie douloureuse et invalidante selon les cas. On distingue alors 2 types d’adénomyose.
Adénomyose superficielle
Le plus souvent, elle est ce qu’on appelle superficielle. C’est-à-dire que l’endomètre s’infiltre seulement dans les premières couches du myomètre. Cela entraîne alors une légère hypertrophie de l’utérus, avec un épaississement allant jusqu’à environ 12 mm.
Adénomyose profonde
Mais dans certains cas, il s’agit d’une adénomyose profonde.
Alors, les cellules d’endomètre envahissent le muscle utérin beaucoup plus en profondeur. Elle est souvent accompagnée de douleurs (parfois intenses), ainsi que d’autres symptômes.
Faut-il considérer l’adénomyose comme une maladie ?
Les études concernant l’adénomyose sont peu nombreuses à ce jour. Il existe donc encore des zones floues et des questions sans réponses.
Cela dit, oui, lorsqu’elle est présente dans une forme avancée et accompagnée de symptômes importants, elle est considérée comme une pathologie.
Voici divers symptômes de l’adénomyose :
- ménorragies – règles abondantes et longues (au-delà de 7 jours) ;
- dysménorrhées – douleurs pelviennes liées aux menstruations ;
- dyspareunies – douleurs pendant les rapports sexuels ;
- métrorragies – pertes de sang en dehors des règles.
(1 fois sur 3, elle ne présente aucun symptôme.)
L’adénomyose est aussi parfois associée à l’endométriose ou aux fibromes utérins. Mais ce n’est pas une généralité. Selon Endofrance, l’adénomyose est associée à de l’endométriose externe dans 6 à 20 % des cas.
De la même manière, l’adénomyose est souvent observée chez les femmes infertiles (elle augmenterait le risque de fausses-couches par 2). Mais là encore, l’infertilité n’est pas une conséquence inéluctable.
Dans les cas les plus avancés, la réaction inflammatoire due à l’adénomyose peut bloquer l’implantation de l’embryon sur l’endomètre. Ce qui expliquerait le taux d’infertilité et les grossesses difficiles.
Quoi qu’il en soit, c’est une affection sérieuse qui mérite d’être écoutée et prise en charge. Et heureusement, différents protocoles existent.
Quels traitements pour l’adénomyose ?
Les traitements médicamenteux
Peut-on vraiment parler de traitement dans la mesure où il n’existe pas de moyen de traiter la maladie mais juste de solutions pour tenter de stopper les symptômes .
Le traitement médicamenteux (dit « conservateur » – c’est-à-dire qui conserve l’utérus et préserve la fertilité) est généralement proposé en première intention.
Comme pour l’endométriose, son but est de bloquer l’ovulation et supprimer les règles grâce aux progestatifs qui entrent en compétition avec les œstrogènes. L’endomètre est alors atrophié et les symptômes de l’adénomyose peuvent diminuer.
Mais ce traitement atteint vite sa limite. Malgré une prise continue, il ne permet pas la régression totale des lésions et une récidive est presque inévitable dès son arrêt.
La contraception hormonale
la contraception hormonale peut aussi être proposée, comme la pose d’un DIU à hormones, ou la prise d’une pilule progestative, par exemple.
Les hormones agiront alors sur :
- la diminution des ménorragies ;
- limiter l’épaississement de l’endomètre ;
- parfois aussi l’arrêt des menstruations.
Les “alternatives”
Comme pour l’endométriose, il est possible, en agissant sur le mode de vie, l’exposition aux perturbateurs endocriniens, le stress, l’alimentation, de limiter les impacts de l’adénomyose.
Les particien.ne.s tels que naturopathes, médecins traditionnels chinois, médecine ayurvédique peuvent être des recours intéressants pour tendre vers une rééquilibrage global pour accompagner les choix réalisés avec le médecin.
La solution la plus radicale (mais efficace) reste l’intervention chirurgicale.
Les traitements chirurgicaux
Différents traitements chirurgicaux peuvent convenir dans le cas d’une adénomyose sévère.
- Le plus « léger » sera l’embolisation des artères utérines dans le but de diminuer les ménorragies.
Comme les 2 précédents, ce traitement chirurgical est dit conservateur et préserve la fertilité. Cependant, un retour des symptômes est souvent visible dans les 2 ans qui suivent l’intervention.
- La chirurgie endoscopique est également possible.
Grâce à différentes techniques d’hystéroscopie, elle permet de retirer l’endomètre de la cavité utérine et de détruire les zones d’adénomyose. Ce traitement est relativement efficace, mais ne convient pas aux femmes qui souhaitent avoir un enfant, puisque l’endomètre est supprimé.
- L’hystérectomie est la solution la plus radicale.
L’ablation de l’utérus permet le retrait total de l’adénomyose. Mais c’est une intervention très lourde qui demande un vrai temps de réflexion.
En bref
L’adénomyose est encore assez méconnue et se présente sous plein de formes et d’intensités différentes.
Mais elle est bel et bien une pathologie gynécologique sérieuse dans les cas les plus avancés et demande une prise en charge adéquate.
Pour en savoir plus sur comment diagnostiquer une adénomyose, quel est son impact sur la qualité de vie ou encore le cycle menstruel, je t’invite à lire l’article « Adénomyose : Les symptômes à ne pas ignorer ». Tu y trouveras d’autres réponses.
Si tu ne souhaites pas te retrouver seule avec ton adénomyose, nous proposons le programme en ligne, Kiffe ton Endométriose, qui t’accompagne pendant plusieurs semaines avec toute la communauté Kiffe ton cycle.
