Tu connais le burn-out ? Il est également appelé épuisement professionnel, il porte bien son nom. Figure-toi qu’il est plus courant qu’on ne le pense. Pourtant, comme pour le cycle menstruel, on en parle peu. Je ne sais pas si c’est tabou ? Ou si ça dérange ? Mais je vais te faire une confidence, je suis moi-même passée par là, quand je travaillais dans une banque. Je sais combien il est important de partager les informations sur ce sujet. Ce que je te propose aujourd’hui, c’est de te raconter un peu mon histoire pour comprendre comment le cycle menstruel peut être une véritable arme anti-burn-out. Comment peut-il aider avant ? Pendant ? Après le burn-out ? Quelles ressources apportent les différentes phases du cycle ? Et comment il m’a apporté la certitude de ne pas replonger. C’est ce que je t’invite à découvrir.
Le burnout n’arrive pas qu’aux autres
“Oui, oui, tout va bien”, voilà ce que je répondais à chaque fois qu’on me demandait comment j’allais. Une belle carrière dans la banque, investie dans mon travail, toujours souriante. Je n’écoutais pas mon corps et je tirais trop sur la corde. Et puis, ce n’était pas bien vu de se reposer, alors je continuais de foncer. Une petite pause de 5 minutes et ça repart.
Jusqu’au jour où je n’ai pas pu sortir de mon lit. Voilà mon burn-out. Il est arrivé sans prévenir, comme un tsunami qui détruit tout sur son passage. Je me suis pris un mur en pleine figure et je n’ai rien vu venir.
À cette époque-là, en plus de mon surinvestissement dans mon travail, j’étais également en parcours de procréation médicalement assistée (PMA). Je prenais donc beaucoup d’hormones. Cela m’a amené à réfléchir sur leur impact et le rôle qu’elles ont dans notre corps. Une chose en entraînant une autre, j’ai commencé à me documenter sur le cycle menstruel. C’est là que j’ai découvert son importance capitale.
Quel est le lien entre le cycle menstruel et le burn-out ?
Au fil de mes recherches et de mon parcours, je me suis aperçue de certaines choses. L’un des problèmes communs du burn-out et du cycle menstruel : c’est la peur d’être démasquée. Je pensais que mon manque de compétence, ma fatigue, ou mes sautes d’humeur seraient inacceptables. Je ne voulais pas être vue comme ça, pour ne pas décevoir.
Aujourd’hui, dans notre culture française, cela reste relativement mal vu de se reposer, de prendre du temps pour ne rien faire. On ne s’allonge pas dans le canapé pendant que d’autres bossent, par exemple. Or, c’est essentiel pour recharger les batteries. Et le cycle menstruel nous apprend à passer par ses phases de repos. Le moment des règles est un moment privilégié pour ralentir le rythme et se poser sur sa planche.
Comment éviter le burn-out grâce au cycle menstruel ?
Mon cycle m’invite à alterner les phases actives et les temps de repos. Il y a des périodes de remontée d’énergie, et des périodes de repli et de calme. Accepter cette alternance entre repos et travail à fond c’est m’offrir l’assurance de tenir dans la durée sans m’épuiser. J’ai compris que mon énergie n’était pas linéaire, mais contrairement à ce que je pensais, ces fluctuations d’énergie sont positives : elles m’offrent des zones de repos « anti-burnout ».
Pour te le résumer grossièrement, il y a 2 hormones principales avec le cycle menstruel :
- les œstrogènes, qui agissent un peu comme la pédale d’accélérateur ;
- et la progestérone, qui agit plutôt comme la pédale de frein.
Ces hormones entraînent des variations d’énergie (et d’humeur). Quand on arrive à ne plus lutter contre, alors on peut s’éclater. On peut y aller à fond et se reposer quand c’est le bon moment. Cela aide à s’accepter et se réconcilier avec soi-même. C’est en respectant ces variations que l’on peut éviter le stress menstruel, le surmenage et le burn-out.
Le cycle menstruel : un lanceur d’alerte pour prévenir d’un burn-out qui arrive
Nous avons beau savoir que le repos est important, il arrive tout même que notre rythme de vie soit intense, pour x raisons. Alors, le cycle menstruel peut être un révélateur de quelque chose qui ne va pas, un indicateur du burn-out qui arrive. Comment ? Cela peut se manifester de 3 manières différentes.
- Le cycle ne fonctionne plus :
Cela entraîne une aménorrhée hypothalamique, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de règles sans raison médicale apparente. À ce moment-là, le corps nous parle. Il est en train de nous dire qu’il n’est pas prêt pour se reproduire, que quelque chose ne va pas. Je rappelle que le stress est le perturbateur endocrinien numéro 1. C’est un signal à ne surtout pas prendre à la légère. La diminution du stress, la recherche de carence ou d’intolérances alimentaires peuvent « faire redémarrer le cycle ». Les médecines alternatives sont souvent plus sensibles à cet indicateur. Un cycle qui ne fonctionne pas est le signal d’un dérèglement.
- Le repos n’est pas possible :
Jusqu’au dernier jour avant mon burn-out, je soutenais à tout mon entourage que j’allais bien. J’étais complètement dans le déni. Si j’avais eu des connaissances sur mon cycle menstruel à ce moment-là, j’aurais pu observer que je ne voulais plus me poser sur ma planche. Ça devenait trop dangereux de lâcher prise, tout risquait de s’effondrer. Alors, si nous ne ressentons plus de fluctuations, si notre énergie ne redescend jamais, nous pouvons nous poser des questions.
- L’énergie ne remonte jamais :
Là, à l’inverse, le cycle n’arrive pas à nous redonner de l’élan après la période des règles. Cela peut arriver sur certains cycles dans l’année, bien sûr. Mais si l’énergie ne remonte pas sur plus de 3 cycles de suite, c’est probablement le signe de carences, d’épuisement, ou des deux.
Ces 3 signes doivent être des warnings. Si ton cycle ne fonctionne pas bien, il essaye de te dire quelque chose. Écoute-le et prends rendez-vous chez un médecin.
Le cycle est un allié pour prendre soin de soi
Quand je suis retournée au travail après mon burnout, j’avais compris que ce n’était pas du tout catastrophique de ne pas être au top en permanence. C’était alors beaucoup plus facile de le faire accepter aux autres. Si quelqu’un venait me voir en me disant « dis donc, tu n’es pas à fond toi aujourd’hui », je ne me crispais plus, ma réaction était plus douce. Il n’y avait plus de masque, je n’avais plus peur qu’il tombe.
Bien sûr, si tu te sens fatiguée et que tu as besoin de ralentir, tu n’es pas obligée de dire que tu as tes règles. Je sais que c’est encore compliqué dans beaucoup d’entreprises si tu es salariée. Et puis tu n’as peut-être pas envie, tout simplement. Mais toi, tu sais que dans quelques jours ton énergie va remonter, tu sais que ce moment de fatigue est passager et qu’il est nécessaire. Tu es en paix avec toi-même.
Pour celles qui ont un cycle menstruel, nous avons la chance d’être soutenues dans les ups et dans les downs, quand ça va et quand ça va moins. Alors, dans les moments plus down, j’active le service minimum et je ne me force pas à faire plus que le nécessaire. Je sais que mon énergie va bientôt remonter, alors je remets à plus tard tout ce qui n’est pas urgent. Ainsi, je me préserve.
Compter sur son cycle menstruel pour ne plus avoir peur de retomber en burn-out
Si tu as déjà vécu un burn-out, le cycle menstruel peut aussi te soutenir après. Il devient ton système de sécurité pour ne pas retomber.
Avant de retourner au travail, j’avais pris une décision avec ma psychologue : j’allais reprendre le même poste, dans la même boîte et avec les mêmes conditions. Pourquoi ? Parce que le risque pour moi, c’était de cristalliser le souvenir que j’avais de la situation avant mon burn-out et d’avoir toujours peur de retomber dans ce même schéma, durant toute ma vie professionnelle par la suite.
Avec le cycle, c’est un peu la même chose. Si on explose pendant la phase prémenstruelle pour envoyer valdinguer un problème et ne pas s’y confronter, on ne le résout pas. On génère une peur que ça se reproduise.
En revenant au même endroit, j’ai résolu le problème et j’ai acquis la certitude que je pouvais m’en sortir.
Chaque mois, ton cycle menstruel te soutient et t’apporte les ressources dont tu as besoin. Il te donne de l’élan et une énergie rayonnante durant la phase préovulatoire et l’ovulation. Ensuite, il te montre tout ce qui ne va pas pendant la période prémenstruelle. Enfin, il t’offre un temps de pause pour souffler et préparer la prochaine prise d’élan.
Et en pratique ?
- Dans la phase prémenstruelle, la tentation d’exploser est grande, mais attend quelques jours, tu sais que ça va s’apaiser. Une astuce pour cela : noter. Tu peux t’acheter un beau carnet et l’avoir toujours avec toi pour noter tout ce qui ne va pas, tes émotions et ce que tu as envie d’envoyer balader. Tu pourras y revenir plus tard.
- Quand tu en ressens le besoin, généralement quelques jours avant les règles puis pendant les règles : repos, repos, repos ! Remets à plus tard tout ce qui peut l’être. Active le « service minimum » pour ce que tu dois impérativement faire. C’est là l’essence de ton arme anti-burn-out : quelques jours de repos, de ressourcement pour recharger les batteries.
- Tu peux profiter de la baisse d’énergie des règles pour prendre des décisions à ce moment-là. C’est le moment de ressortir tes notes à tête reposée pour voir ce qui est à changer. Profite de ce temps pour te reposer, ce n’est plus le moment d’agir. Tu peux faire un plan d’action de ce qu’il y aura à faire dès que tu seras plus en forme.
- Ce plan d’action t’aidera beaucoup quand tu seras en remontée d’énergie pour ne pas t’éparpiller et aller dans la bonne direction.
Le cycle est une arme anti-burn-out pour les hommes aussi
Le cycle menstruel est un allié précieux pour nous donner la bonne énergie, au bon moment. En acceptant ses variations, nous pouvons revaloriser ce temps de pause pendant les règles, si important pour notre santé. La baisse d’énergie et la fatigue ne sont alors plus une contrainte, mais deviennent une force.
Si le cycle menstruel concerne surtout les femmes (et certains hommes ou personnes non binaires qui vivent aussi des cycles menstruels), il existe plein d’autres cycles, qui peuvent notamment aider les hommes (ainsi que toutes les personnes que ne vivent pas ou plus de cycle menstruel) :
- il y a le cycle de la vie, nous n’avons pas la même énergie pendant l’enfance et à l’âge adulte ;
- à l’intérieur duquel il y a le cycle des saisons, la nature ne renaît pas au printemps si elle ne s’arrête pas en hiver ;
- (puis le cycle menstruel, bien sûr) ;
- mais également le cycle de la semaine, l’énergie du lundi est souvent différente de celle du vendredi;
- ou encore le cycle de la journée, l’énergie varie, entre le matin et le soir avec des fluctuations.
Tout est cycle dans la vie. Chaque cycle a un temps de repos. Alors même si tu n’as pas de cycle menstruel pour t’accompagner, je te conseille de prendre cette pause, régulièrement, rien que pour toi, dès que tu en ressens le besoin, avant d’arriver au burn-out.
Je ne le répèterai jamais assez : le repos n’est pas du temps perdu, c’est du temps de ressourcement et de prise de recul.
Renouer avec le kiff après un burn-out
Mon médecin m’avait prévenue : chaque rechute du burn-out est pire que la précédente. J’avais donc très peur de retomber. J’ai repris le travail après 5 mois d’arrêt, mais toujours avec cette trouille qu’il ne revienne au moindre coup de stress. Je n’osais plus travailler un peu plus tard le soir, enchaîner une matinée sans prendre de pause, etc.
Mais petit à petit, j’ai compris que mon cycle était là pour me soutenir. Pouvoir lui faire confiance a permis de m’apaiser et d’avoir moins peur du stress et de la rechute. C’est important de ne pas s’enfermer dans la peur.
Après mon burn-out, c’est comme si j’étais rentrée dans un tunnel dans lequel j’avais tout rétréci : la possibilité des émotions, des temps d’accélération, etc. Tout était linéaire et mesuré, de manière à ne jamais prendre de risques. J’ai ramassé ma vie dans ce tunnel : pas trop vite, pas trop doucement ; pas trop de travail, mais pas trop de repos non plus de peur de finir ma vie dépressive. Mais ça devenait très triste.
Quand j’ai compris que je pouvais utiliser l’énergie de mon cycle et qu’il serait toujours là pour me soutenir, j’ai pu faire voler en éclat ce tunnel et renouer avec le kiff. Je n’avais plus peur de travailler toute une matinée sans pause ou un peu plus tard le soir quand j’étais en prise d’élan. Je savais que je ne me mettais pas en danger. Un temps de repos viendrait ensuite pour recharger les batteries.
Ton cycle menstruel est un warrior. Il est un soutien au quotidien. Si tu as envie d’en savoir plus sur son fonctionnement, j’ai créé un programme complet pour le comprendre et apprendre à l’utiliser.
Le message que j’ai envie de te faire passer est le suivant : se reconnecter à son cycle menstruel aide à repérer ce qui ne va pas et à prendre soin de soi. En écoutant son corps et les signaux qu’il transmet, nous sommes plus à même de respecter notre rythme et être en paix avec soi-même.
3 réflexions au sujet de “Le Cycle Menstruel : une arme Anti-Burn-Out”
je suis en train de découvrir les bienfaits et le respect du cycle menstruel, merci pour cet article, dont je retiens la phrase “le repos est un temps de ressourcement”. j’ai dorénavant intégré la période de règles comme une période d’hiver où je suis moins exigeante avec moi-même et où j’accepte d’être moins performante car je sais qu’ensuite arrive le printemps et que je retrouve mon énergie !