Vivre son cycle en conscience pour gagner en confiance, une utopie tu te dis ? Pas si sûre. Voyons plutôt : quand je dis confiance, je pense à la confiance en soi, à l’assurance, bien entendu. Plus je connais mon cycle, mon corps et son fonctionnement, plus je me sens bien dans mes baskets. Mais aussi confiance en mon corps, en ses capacités à me soutenir, à m’épauler, à m’accompagner au quotidien. Apprendre à vivre son cycle en conscience amène cela. Car depuis trop longtemps, la société demande aux femmes d’être linéaires, d’être conformes à ce qu’on attend d’elles. Or, ce n’est pas dans leur nature. La pleine conscience et l’autocompassion sont des outils qui permettent de rétablir cet équilibre cyclique. D’accueillir ses émotions. De s’accepter pleinement et de kiffer. Alors, comment savoir si je vis mon cycle en pleine conscience ? Et comment utiliser les outils proposés ?
Apprendre à déceler ses besoins et accueillir ses émotions
Prendre conscience de ses besoins
Tu veux un scoop ? (Non je plaisante, ce n’est pas vraiment un scoop) : les femmes savent souvent ce dont leurs partenaires/enfants/ami.es ont besoin. Mais elles ne savent généralement pas ce dont elles ont besoin elles-mêmes.
Sans vouloir faire des généralités, nous sommes facilement bienveillantes avec les autres et trop peu avec nous-mêmes. Nous faisons aisément passer les besoins et les envies des autres, avant les nôtres.
Depuis bien trop longtemps, nous apprenons à ne pas faire trop de bruit. Ne pas faire trop de vagues. Ça te parle ? C’est comme si nous devions nier nos émotions, les mettre dans une petite boîte et poser un couvercle dessus pour ne pas que ça déborde ou que ça se voit.
D’ailleurs, est-ce que tu sais vraiment quoi en faire toi, de toutes tes émotions ? La colère, la peur, la tristesse, nous avons vite fait de nous dire « non allez, ça va, tout le monde passe par là, ce n’est pas si grave, reprends-toi » …
Donner de l’espace à ses émotions
Pourtant, ce que tu ressens n’est pas inexistant, c’est là. C’est valable pour ton cycle menstruel et pour plein d’autres choses d’ailleurs. Si tu vis des SPM violents par exemple, n’essaye pas de minimiser ta souffrance.
Ce n’est pas banal, ce n’est pas anodin. Au contraire, c’est peut-être douloureux, compliqué. Essayer de le refouler ne fera qu’empirer la situation. Or, reconnaître cette souffrance, ce n’est pas s’apitoyer sur son sort ou se faire plonger. Au contraire, c’est prendre la bonne mesure des choses, pour pouvoir légitimer ce que nous ressentons et autoriser ce dont on a besoin.
Ah ! un exercice pas facile, je te l’accorde.
C’est tout un travail de déconditionnement pour autoriser ses émotions. Pour s’autoriser à vivre son cycle en conscience, sans le détester, sans vouloir l’atténuer ou l’effacer. Parce que c’est vrai, aujourd’hui la tendance est à la performance. Nous devons être linéaire, dans l’action, dans le faire, dans le rapide. C’est une énergie très yang.
Pourtant, l’énergie dite « féminine », le yin, est beaucoup plus dans la lenteur, la douceur, la réflexion, le cyclique. Des outils comme la pleine conscience et l’autocompassion aident à retrouver cet équilibre indispensable entre le yin et le yang.
OK, mais comment ?
Utiliser la pleine conscience et l’autocompassion pour mieux vivre son cycle
La pleine conscience
La pleine conscience : c’est porter son attention sur le moment présent, de manière délibérée et surtout sans jugement.
L’exemple le plus connu est la méditation avec des exercices de respiration. Mais tu peux tout à fait manger en pleine conscience aussi. Ou même faire la vaisselle. Allez tiens, prenons cet exemple concret (oui, pourquoi pas).
Je décide de faire la vaisselle en pleine conscience : je sens l’eau qui coule sur mes mains, le poids des assiettes que je porte, l’odeur du savon, etc. Je me dis que c’est agréable, mais que, quand même, c’était plutôt au tour de mon mec de s’y coller, il exagère de m’avoir laissé m’en occuper cette fois, que…
Hop là !
Je divague. Je me rends compte que je pars dans mes pensées, ce n’est pas grave, je reviens à ce que j’étais en train de faire. C’est ça la pleine conscience.
Nous pensons souvent que la méditation nous exerce à ne pas être dans le mental. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il s’agit plutôt de s’en rendre compte et de revenir à son activité. D’entraîner son esprit à revenir au moment présent.
L’autocompassion
Et puis, il y a l’autocompassion. L’idée : c’est d’aller vers ce qui nous fait du bien.
Je reprends mon exemple de la vaisselle ? Imaginons que je la fasse toujours à l’eau froide (parce que j’ai entendu quelque part que c’était mieux, etc.), mais je n’aime pas ça. Avec l’autocompassion, je décide d’ajouter de l’eau chaude. Ainsi, faire la vaisselle devient plus agréable.
OK, l’exemple paraît peut-être un peu simplet. Mais le principe est de réussir à s’autoriser ce qui nous fait du bien. Choisir de s’apporter du positif. Tu peux transposer ça sur toutes les choses du quotidien, notamment ton cycle menstruel.
Au lieu de vouloir le refouler, essaye de l’accepter, de le ressentir, de le vivre.
Il est douloureux ? Prends peut-être 5 minutes pour t’allonger avec une bouillotte chaude, ou froide, si c’est ce qui te fait du bien.
Il te fait vivre les montagnes russes émotionnelles ? Explique-le à ton entourage et prends du temps pour toi, isolée, pour te ressourcer.
Je sais, ce n’est pas évident. C’est un exercice sur le long terme.
Utiliser ces outils pour vivre son cycle en conscience
À force de t’entraîner à pratiquer la pleine conscience et l’autocompassion, tu finiras par maîtriser ces outils pour vivre ton cycle plus sereinement. Pour prendre la place que tu mérites. Pour faire du bien à ton mental et à ton corps.
C’est aussi ce qui te permettra d’avoir le choix : qu’est-ce que je veux vivre ? Comment je veux le vivre ? Est-ce que je veux subir mon cycle menstruel ? Est-ce que je veux l’écouter pour apprendre à le déchiffrer ?
Ces 2 outils nous donnent du choix, de la place et de la douceur pour gagner en confiance. Ils nous aident à nous dire « ça, ce n’est pas OK pour moi. Même si c’est la proposition qui m’est faite, même si c’est ce qu’on m’a mis dans la tête, ça ne me convient pas ».
Ces 2 outils nous aident à vivre notre cycle en conscience et à prendre soin de nous profondément, petit à petit.
Mais, c’est vrai, cela demande de l’entraînement, beaucoup de gymnastique mentale et une bonne dose de bienveillance. Finalement, c’est un peu comme si nous prenions du recul pour agir avec nous comme nous le ferions avec notre meilleure amie. Avec douceur et amour.
Attention au revers de la médaille
Réaliser
Je ne veux pas être alarmiste. Cependant j’aimerais attirer ton attention sur la prudence au revers de la médaille, ou au retour de flamme si tu préfères.
Parfois, entreprendre cet exercice d’introspection, de bienveillance, d’acceptation de toutes ces variations cycliques et émotionnelles nous mène à une prise de conscience : à quel point nous n’avons pas été écoutées, acceptées, prises au sérieux pendant tout ce temps.
Toutes ces fois où tu as entendu « c’est normal d’avoir mal pendant tes règles », c’était faux. Toutes ces fois où tu as entendu « arrêtes ton cinéma, t’es hystérique, t’as tes règles ou quoi ? », c’était du manque de respect et une minimisation de ce que tu vis.
Cela peut être violent. Pas toujours, mais ça peut. Là encore, accueille et accepte tes émotions. N’hésite pas à venir en discuter avec nous sur le groupe Facebook, si tu le souhaites.
Faire face
Il y a un autre aspect auquel tu feras peut-être face : la critique d’autrui. Dès lors que nous plaçons nos besoins en priorité, l’étiquette « d’égoïste » n’est jamais très loin. Évidemment, c’est faux.
Ai-je besoin de te rappeler la métaphore du masque dans l’avion ? « Mettez toujours votre masque à oxygène avant de le mettre aux enfants. » Oui, prendre soin de soi est essentiel, même pour ses proches. C’est en s’aimant et en se respectant soi-même que nous pouvons aimer et respecter les autres.
Peut-être même que tu donneras l’exemple à ton entourage ? Se créer l’autorisation de l’autocompassion peut déclencher l’envie chez les autres aussi.
Vivre son cycle en conscience pour gagner en confiance : en bref
Vivre son cycle en confiance pour gagner en confiance, tu crois toujours à l’utopie ? La pleine conscience et l’autocompassion sont 2 outils qui peuvent t’accompagner dans ce cheminement.
Si je devais résumer cet article en un seul conseil, ça serait celui-ci : comporte-toi avec toi-même comme tu te comporterais avec ta meilleure amie.
Nos jugements envers nous-mêmes sont souvent très durs. Beaucoup plus durs qu’avec nos proches. Et si tous nos jugements sont à accueillir avec douceur, nous ne devons pas tous les croire et les accepter. Nous pouvons aussi les laisser filer.
Qu’est-ce que tu en dis ?
Si tu as envie d’approfondir le sujet, Sandra Slow aborde très bien cette question dans notre dernier Sommet Kiffe ton Cycle sur l’Autonomie Gynécologique 2.
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