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Le stress : grand perturbateur du cycle menstruel

Sommaire

Dans la catégorie facteurs impactant le cycle menstruel, intéressons-nous aujourd’hui au stress.

On reconnaît généralement facilement les impacts du stress sur notre corps : problèmes digestifs (constipation, diarrhée, digestion difficile …), problèmes cutanés (eczéma, psoriasis, perte de cheveux …), cardiaques (hypertension, tachycardie …), mais aussi fatigue, anxiété, dépression… Lors d’un événement traumatisant (deuil par exemple), nous ne serons sans doute pas surprises de voir nos règles soit débarquer soit passer leur tour pour cette fois-ci.

Mais sais-tu que le stress chronique a des effets plus cachés et néanmoins considérables sur ton cycle menstruel, que ce soit sur sa durée, sa régularité, mais aussi sur la qualité de ton ovulation, ton Syndrome Pré-Menstruel … Bref, le stress a un impact majeur sur ton équilibre hormonal. Et c’est sur ce fragile équilibre entre œstrogènes et progestérone que repose l’équilibre de ton cycle.

Je te propose dans l’article ci-dessous d’en découvrir les mécanismes et surtout de trouver des solutions naturelles pour mieux le gérer !

Connaître son ennemi : comprendre les phases du stress

Le stress est une réaction naturelle de ton corps. C’est cette capacité d’adaptation qui nous a permis de traverser les âges. Quand il est ponctuel (face à un danger immédiat par exemple), il est plus que bénéfique, car il nous permet de réagir extrêmement rapidement. On pourra ainsi le définir comme l’ensemble des réactions exprimant la manière dont l’organisme se défend, réagit contre une agression ou un changement, quel qu’il soit.

C’est à Hens Selye que l’on doit la description des 3 phases du stress :

  • La première phase est appelée phase d’alarme. Ton corps sécrète de l’adrénaline et de la noradrénaline. Cela conduit à une augmentation du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, de la tension artérielle … ta digestion et le système d’élimination sont mis en arrêt (ce n’est pas le moment !) et tout le corps n’a qu’un objectif : lutter (ou fuir) ! Dès que le danger disparaît, le calme revient et le corps retrouve son fonctionnement normal.
  • La seconde phase est la phase de résistance. Elle arrive assez rapidement si le corps estime que le danger est encore là (si ton patron est le danger par exemple, il y a de fortes chances pour que le stress dure toute la journée). Nos vies trépidantes d’aujourd’hui font en sorte que la grande majorité d’entre nous se situent dans cette phase. Ton corps ici va sécréter du cortisol afin d’avoir de quoi se défendre puisque l’agression ne s’arrête pas. De nombreux micronutriments sont ici sollicités, comme par exemple le magnésium, mais aussi le cholestérol. Le corps puise dans ses réserves …
  • … jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Quand l’organisme ne tient plus, on rentre dans la phase d’épuisement ou d’effondrement. Toutes les hormones qui étaient auparavant sécrétées pour survivre au stress (adrénaline, noradrénaline, cortisol) s’effondrent. C’est la porte ouverte au burn-out.

Les facteurs de stress

Les femmes sont particulièrement soumises au stress, du fait de leurs multicasquettes : super femme, super maman, super épouse, super working girl et j’en passe …

On peut diviser les facteurs de stress en deux catégories :

  • Les facteurs endogènes, internes à notre corps. Parmi eux, on retrouve une alimentation mal adaptée, une moins bonne immunité, des problèmes métaboliques (hypertension, obésité …) ou encore des troubles nerveux (par exemple si une personne a du mal à établir un contact avec une nouvelle personne), mais aussi hygiène de vie (sport intense, manque de sommeil …). Il est important dans le cadre de cet article de préciser ici que le stress menstruel fait partie des facteurs endogènes.
  • Les facteurs exogènes, externes à notre corps. Travail, violences physiques et psychologiques, deuil …

Face à ces agents stresseurs, nous ne sommes pas toutes égales. Un même stress aura des répercussions différentes sur chaque personne, car elles dépendent des dispositions physiques et/ou psychologiques héréditaires et acquises. Les répercussions seront également différentes selon que nous décidons d’affronter ce stress, de le modifier ou de le laisser nous déborder.

Certaines personnes peuvent avoir du mal à accepter le fait qu’elles sont stressées, ou alors elles ne relient pas certains de leurs symptômes au stress. Il existe de nombreux questionnaires pour quantifier ton degré de stress. Tu trouveras ainsi le test de Holmes et Rahé qui te permettra de mieux comprendre ton total de stress éprouvé. Mais il y en a beaucoup d’autres !

Nous sommes toutes plus ou moins stressées, et ce n’est pas un drame tant qu’on le reconnaît, qu’on l’accepte et qu’on agit pour diminuer le stress chronique.

Zoom sur le cortisol et son impact sur le cycle menstruel

Le cortisol est un glucocorticoïde, sécrété par les surrénales (des petites glandes à cheval sur tes reins). Surnommé hormone du stress, il n’est néfaste à la santé que s’il est fabriqué en trop grande quantité ou de manière chronique (ce qui est le cas quand on est en phase 2, la phase de résistance).

Il a de nombreux rôles dans le corps, dont le rôle de maintenir un niveau normal de glycémie (il est hyperglycémiant). On comprend donc que sécrété en trop forte quantité, il va à moyen/long terme favoriser l’insulino-résistance. Il a également un rôle anti-inflammatoire, en inhibant l’inflammation du corps, un rôle sur les os (il inhibe l’absorption du calcium et à long terme, il a donc un possible effet d’ostéoporose). On peut également citer son rôle sur le système nerveux (il inhibe la fabrication des hormones sécrétées par l’hypophyse, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour notre cycle menstruel) et sur le système cardio-vasculaire, car il va augmenter la pression artérielle.

Le cortisol peut donc, s’il est sécrété en excès, être un formidable perturbateur de ton corps tout entier. Je te propose de nous attarder plus précisément sur ses impacts sur ton cycle menstruel.

Action sur l’axe Hypothalamo-Hypophyso-Ovarien

Tout commence ici dans le cerveau. Si tu as suivi la formation Kiffe ton Cycle, tu sais désormais que l’hypothalamus est le chef d’orchestre de tout le système endocrinien. Il commande à l’hypophyse qui, à travers les hormones FSH et LH, va donner le rythme à tes ovaires.

Une sécrétion trop importante de cortisol va venir perturber l’hypothalamus et donc l’hypophyse. Et cela va avoir un impact notamment sur la première partie de ton cycle, là où FSH et LH ont des rôles importants à jouer. Un stress chronique pourra ainsi induire une ovulation retardée (phase folliculaire très longue), ou une ovulation de moins bonne qualité (et donc moins de progestérone, or un cycle menstruel équilibré repose sur l’équilibre entre œstrogènes et progestérone), ou pas d’ovulation du tout (et du coup pas du tout de progestérone).

Un fort stress peut également avoir un impact sur tes règles. Ainsi en cas de pratique sportive intense très régulière (ce qui constitue pour ton corps un stress chronique), le corps peut décider de mettre ton cycle au repos. Ce n’est tout simplement pas le moment de tomber enceinte !

Action sur la progestérone

En plus de sa potentielle action sur ton ovulation (et donc sur la progestérone), la production accrue de cortisol va avoir un impact direct sur ta quantité de progestérone. En effet, face à un stress chronique, tes surrénales doivent pouvoir fournir un surplus de cortisol pour permettre à ton corps de survivre. Or le cortisol a le même précurseur que la progestérone. La quantité de ce précurseur n’étant pas extensible, le corps va logiquement privilégier la sécrétion de cortisol (pour la survie du corps), au détriment de celle de la progestérone. Cela vient encore une fois accentuer le déséquilibre hormonal potentiel.

Générateur d’inflammation

Le stress est générateur d’inflammation. L’inflammation entraîne une production de cytokines, qui sont sécrétées par notre système immunitaire pour régler la prolifération cellulaire. Ces cytokines vont venir perturber la communication hormonale et vont également interférer dans la détox des œstrogènes (ce qui ne va pas aider à rééquilibrer la balance).

Augmentation de l’insuline

Le cortisol est hyperglycémiant comme nous l’avons déjà vu. Si le cortisol est en excès, il va conduire ton corps à sécréter de plus en plus d’insuline pour maintenir une glycémie normale. Or les ovaires ont également des récepteurs à l’insuline. S’il y a trop d’insuline, cela va sursolliciter les ovaires qui vont produire un surplus d’œstrogènes ou un surplus de testostérone.

Influence sur les neurotransmetteurs

Cette action ne va pas directement influer sur l’équilibre hormonal, mais elle peut expliquer également de nombreuses manifestations du Syndrome Pré- Menstruel.

En effet, une sécrétion accrue de cortisol va baisser la production de GABA (neurotransmetteur relaxant) et de la sérotonine (hormone « du bonheur »). Cela ne va donc pas t’aider à traverser sereinement la période prémenstruelle.

Comment gérer son stress de manière naturelle ?

Maintenant que tu as compris tout l’intérêt de gérer son stress pour préserver au maximum l’équilibre œstrogène/progestérone, voici quelques conseils naturopathiques pour t’accompagner au mieux. Attention, ces conseils ne remplacent en rien une visite chez ton médecin. De même, un naturopathe pourra beaucoup plus précisément t’orienter sur le choix des compléments et te guider vers une alimentation adaptée. Les noms des compléments sont donnés à titre d’exemple, mais il en existe bien sûr d’autres.

En micronutrition

Le micronutriment incontournable pour être moins perméable au stress est le magnésium. Chaque stress induit une fuite de magnésium dans les urines et un déficit en magnésium (qui touche pratiquement 100% de la population) entraîne une hyper-vulnérabilité au stress.Tu peux en trouver dans ton alimentation (chocolat noir, fruits de mer, légumes verts), mais une supplémentation est généralement nécessaire.Je te propose D-stress de Synergia qui a l’avantage de proposer un magnésium très bien assimilé et toléré, accompagné par des vitamines B et de la taurine qui vont faciliter son assimilation. On part généralement sur une cure d’attaque entre 600 et 900mg par jour, puis entre 300 et 600mg en rythme de croisière. Contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale sévère.

Les oméga 3 aident notre corps à mieux résister au stress et à se remettre plus vite après un épisode stressant. On en trouve dans l’alimentation notamment avec les petits poissons gras et surtout avec les huiles végétales de colza, lin et cameline (à choisir de première pression à froid et d’origine biologique).Une complémentation pourra être nécessaire, à raison de 1 à 2 grammes par jour pendant 3 mois. Contre-indiqué en cas de traitement anticoagulant ou avant une chirurgie.
Je te propose Mix Alpha 3 de Synergia, de 2 à 4 capsules au cours du dîner.

Le lien entre une flore intestinale en bonne santé et notre santé mentale n’est plus à faire. Des études ont montré que la prise régulière de probiotiques conduisait à une meilleure gestion de son stress. Il existe de très nombreuses souches de probiotiques qui s’adapteront à ta vitalité et tes symptômes.Contre-indiqué en cas de SIBO ou d’immunodéficience.Je te propose Ergyphilus confort de Nutergia, 2 à 4 gélules par jour à distance de tout autre médicament.

La Nature à la rescousse

En phytothérapie, il existe de très nombreuses plantes qui vont t’aider à gérer ton stress tout en prenant en compte ton état, n’hésite pas à te faire accompagner dans ton choix.Les plantes adaptogènes sont des plantes qui vont accroitre ta résistance de ton corps face aux agressions.Je te propose la Rhodiola (Rhodiola rosea). Sous forme liquide chez LPEV Quantis 5 ml matin et midi ou sous forme de gélules toujours chez LPEV 1 à 2 gélules le matin.

Contre-indiqué pour les femmes enceintes, allaitantes et en cas d’insuffisance rénale

Si tu préfères la gemmothérapie, tu peux partir sur le bourgeon de Figuier (Ficus carica, à la place de la phytothérapie). Tu peux en prendre 15 gouttes le matin pendant 21 jours, puis faire une pause d’une semaine avant de recommencer la cure (suivre les indications du fabricant).Je te propose le Bourgeon de Figuier chez Biogemm.

L’aromathérapie offre de très nombreuses huiles essentielles pour retrouver son calme. L’utilisation proposée est par voie cutanée, toujours après avoir réalisé un test d’allergie dans le pli du coude 24 heures auparavant. Je te propose l’huile essentielle de Petit Grain Bigarade (Citrus aurantium), rééquilibrant nerveux et relaxant. Déposer une goutte sur la voûte plantaire, sur la face interne des poignets et sur le plexus solaire. 2 à 3 fois par jour

Les Fleurs de Bach peuvent enfin être d’un grand secours avec le très connu Rescue, pour toutes les situations d’urgence.Je te propose également l’Elixir Impatience (Impatiens) pour son action calmante et anti-stress. 2 gouttes sous la langue ou dans un peu d’eau, 4 fois par jour (suivre les indications du fabricant).

Technique de respiration : la Cohérence Cardiaque

J’ai personnellement un gros faible pour cette technique qui peut facilement se pratiquer seule. Des études ont montré l’impact important de la cohérence cardiaque sur le taux de cortisol (en un mois, à raison de 20 à 30 minutes par jour, le cortisol diminue de 20 à 30%).Tu peux t’aider au départ en téléchargeant une application sur ton Smartphone comme Respirelax. Basée sur le contrôle de ta respiration, cette technique demande 5 minutes, idéalement 3 fois par jour ou tout du moins quand tu sens le stress t’envahir. Il suffit de caler sa respiration sur les montées et descentes de la bulle.

D’autres techniques comme la sophrologie, le yoga ou encore la réflexologie plantaire peuvent être d’une grande aide contre le stress. À toi de trouver la technique qui te correspond le mieux.

Prendre du temps pour soi sans culpabiliser

Cela peut paraître basique, mais finalement, en y réfléchissant bien, cela ne nous arrive pas souvent. S’octroyer un moment rien qu’à soi, une bulle, en faisant une balade en forêt, un massage, ou juste rien, cela va te permettre de recharger tes batteries. C’est ce que notre cycle nous incite à faire quand nous sommes dans la phase du tube ou quand nous sommes posées sur notre planche. Accepter de se mettre en retrait pour mieux redémarrer ensuite !

À toi de jouer maintenant, mais toujours dans la bienveillance : il ne faut pas que la gestion du stress devienne un facteur de stress ! Commence doucement par ce qui t’attire le plus et n’hésite pas à te faire accompagner si tu sens que le stress est très important dans ta vie.

Tu peux en découvrir un peu plus les effets du stress sur ton cycle et découvrir comment le combattre grâce à notre pack de conférences “SPM : alimentation et stress”.

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